Quand il n’y a plus aucune considération pour ce qui a été,
Quand n’apparaissent plus que les défauts de l’autre,
La bascule est immediate : Il n’y a plus rien de beau. Est-ce qu’il y en a eu seulement un jour, du beau ? Tous les souvenirs ont disparus.
L’amour devient alors une excroissance d’une laideur absolue.
Un furoncle crasseux et brûlant que l’on aimerait arracher. Mais c’est son propre coeur que l’on arrache. Nous prions pour qu’il disparaisse, qu’il n’en reste rien, mais c’est impossible. Le pus du ressentiment pulse sous la peau comme de la lave. Il nous rappelle à chaque instant que nous sommes bien vivant, et que la souffrance est réelle. Nous voudrions ne plus jamais nous réveiller, alors que le sommeil a disparu.
Arracher le furoncle.
Impossible.
Plus nous le contemplons, plus il devient complexe et effrayant. Soudain, il se transforme en labyrinthe et fait de nous son prisonnier. Les murs suintent, la pulsation de chair produit un vacarme assourdissant et pathétique et personne n’a laissé de fil pour nous guider. Le furoncle-labyrinthe-qui-fut-si-beau-autrefois nous a englouti.
Je ferai tout ce que vous voudrez mais laissez moi partir !
Pas de réponse.
Un instant avant il n’était que bruit, désormais le labyrinthe nous méprise en silence. Il sait qu’il a gagné : il peut passer à autre chose.
Déjà oublié, nous errons dans ses couloirs sans fin, à la recherche d’une sortie, d’un espoir.
Peut-être.